signeakThéâtre-paysage
signeakProjet d'Alexandre Koutchevsky

 

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Le projet Ciel dans la ville regroupe plusieurs spectacles :

Ciel dans la ville, 2007

Ciel dans la nuit, 2008

Ciel à Bamako / Ciel à Ouaga, 2010

Ciel dans la ville Afrique/France, 2011

Ciel à Brazza, 2012

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Ciel dans la ville

signeakMise en scène d'Alexandre Koutchevsky
signeakCréation 2007

 

 

affiche

Où commence le ciel ?

Après tout, ce n'est qu'une question d'altitude : même les pieds sur terre nous sommes déjà dans le ciel. Celui-ci ne s'est élevé que par son immatérialité apparente, ne s'est rendu hors de portée que par la religion, les oiseaux et les nuages, qui en ont fait un lieu de l'esprit, par là-même inaccessible, alors même que l'air que nous respirons, les trajectoires que nous décrivons, tout cela se passe, s'est passé et se passera dans le ciel.
En un sens, la planète Neptune ou la galaxie du Sombrero ne se situent pas dans un lieu de nature différente de celui de la fleur, la mouche ou l'avion.
La chimie a organisé le ciel en couches de différentes natures, mais le ciel ne peut se résumer à troposphère + stratosphère + mésosphère + thermosphère + etc.
Si nous avons gradué le ciel, c'est par souci d'efficience pratique vis-à-vis du réel, mais c'est aussi pour oublier un autre aspect de ce réel : que le ciel commence à la surface de l'herbe et ne se termine pas.
Y a-t-il du ciel quand rien ne vient le parcourir ou s'y dessiner ?

Le mérite des insectes, des montagnes, des nuages, des oiseaux, des avions, des pierres que nous lançons, des astres, c'est de nous graduer le ciel, d'y tracer des routes, des lignes, des points, des seuils, d'y faire éclore des intensités lumineuses, des couleurs, des dimensions.

Qu'un peu de tout cela peut-être dit, c'est ce que nous croyons.

Alors pour quelques jours et en quelques lieux précis : Ciel dans la ville !

Alexandre Koutchevsky

 
 

 

Théâtre et aéronautique : origine du projet

Alexandre Koutchevsky (auteur, metteur en scène / compagnie Lumière d'août) et Michel Jayat (comédien, clown, metteur en scène / théâtre Chemin de Ronde) sont pilotes à l'aéroclub de Rennes Ille-et-Vilaine (A.C.R.I.V.), basé à saint-Jacques de la Lande. À l'occasion des 75 ans de l'A.C.R.I.V. en septembre 2007, avec quelques autres pilotes de l'aéroclub (François Astolfi, Jean-François Pophillat) résolus à ce que l'art et la culture aient leur place dans cette semaine exceptionnelle consacrée à l'aviation, ils se sont dit qu'aéronautique et théâtre pourraient voler ensemble pendant quelques jours. Depuis octobre 2006, ils réfléchissent, rêvent, imaginent quelles seraient les actions à construire liant lecture, théâtre et aéronautique.

Nous avons souhaité que cette semaine soit l'occasion d'ouvrir l'aéronautique au théâtre, et que la réciproque soit aussi vraie. Les deux mondes ne se connaissent pratiquement pas. Les pilotes vont peu au théâtre, les gens de théâtre sont rarement pilotes.

Nous avons envie de risquer l'intrusion du théâtre parmi ces passionnés d'aviation, comme nous avons envie de glisser du théâtre aéronautique au coeur de Rennes et Saint Jacques de la Lande.

Ce qui peut relier les artistes, les pilotes et le public, c'est une mise en forme de la matière poétique que recèle l'aéronautique. Nous souhaitons travailler à devenir des passeurs de la poétique aéronautique. À Rennes et à Saint-Jacques de la Lande, nous aimerions faire lever les yeux aux habitants.

Que la géographie aérienne descende dans la ville pour inciter ses habitants à regarder ce qui se trame quotidiennement au-dessus de leur tête.

 

Présentation Ciel dans la ville

Ciel dans la ville est le nom du projet qui réunit l'ensemble des lectures, spectacles, performances, qui se dérouleront dans la semaine du 18 au 21 septembre 2007 à Rennes et Saint-Jacques de la Lande.

Ciel dans la ville investit les alentours de l'aéroport de Rennes / St Jacques de la Lande et donne rendez-vous pour des spectacles et lectures reliant ciel, géographie et aéronautique.

 

Parcours Ciel dans la ville

Itinéraire de quatre spectacles en aérobus, spécialement aménagé pour l'occasion. Les spectateurs embarquent au centre ville de Rennes (départ à 18h30 / retour à 22h30) ou à L'Aire Libre pour se rendre aux différents lieux de spectacles autour de l'aéroport.
Mardi 18, mercredi 19, jeudi 20 septembre. Premier spectacle à L'Aire Libre à 19h.
Programme : Parc des expulsions de Marine Bachelot, Tout le monde s'appelle Schmiedel de Laurent Quinton et Me voici coordonnées d'Alexandre Koutchevsky + un spectacle voyageur : Monitoring (dans ton ULM)de Nicolas Richard

Soirée Ciel dans la ville à L'Aire Libre

Une soirée dans les jardins de L'Aire Libre où l'on retrouve deux formes jouées pendant la semaine et deux nouvelles propositions. Cette soirée est accessible aux spectateurs acheminés par l’aérobus depuis Rennes, ainsi qu'aux spectateurs se rendant directement à L’Aire Libre par leurs propres moyens.
Vendredi 21 septembre. Départ de Rennes à 19h30 / Retour à Rennes à 22h45. Début des spectacles à l'Aire Libre à 20h
Programme : Blockhaus (2006 / version courte) d'Alexandre Koutchevsky, Parc des expulsions de Marine Bachelot, et en alternance : La chambre du sang (lecture) de Juliette Pourquery de Boisserin et Monitoring (dans ton ULM) de Nicolas Richard

 

 

Textes

Parc des expulsions de Marine Bachelot
Tout près du Centre de Rétention Administrative de Saint Jacques de la Lande, un architecte et une gendarme jouent au golf. Leur échange est entrecoupé par la voix, le récit d'un sans-papiers retenu en voie d'expulsion. Les trois personnages racontent le paysage qui les entoure, se racontent par fragments, finissent par expulser leurs sensations secrètes.

 

Tout le monde s’appelle Schmiedel de Laurent Quinton
On déterre un Messerschmitt G6 et son pilote abattu au-dessus du Rheu le 12 juin 1944. C’est comme ça. C’est l’époque qui veut ça. On cherche des traces, on ne sait pas trop ce qu’on va trouver, si ça va nous apporter du malheur ou de la joie, mais on cherche des traces. On se dit : aujourd’hui, au début du xxie siècle, les hommes de bonne volonté doivent regarder le passé en face, s’ils veulent pouvoir continuer à vivre en paix. Après, on discute avec nos morts, et on s’aperçoit que les choses ne se déroulent jamais comme prévu.

 



Me voici coordonnées d'Alexandre Koutchevsky
Le texte est écrit pour le volume de ciel de la trajectoire finale des avions avant l'atterrissage en piste 28. Me voici coordonnées est écrit pour deux comédiens et un danseur. Me voici coordonnées est une fiction géographique traversée par la verticale et l'horizontale. Il est préférable de jouer Me voici coordonnées quand le vent vient d'ouest.




La chambre du sang de Juliette Pourquery de Boisserin(lecture)
Un soir de naissance, une petite fille découvre le ciel qui la recouvre et la mère qui l'a fait naître elle aussi.

 

Monitoring (dans ton ULM) de Nicolas Richard
Le texte met en scène une parole outrancière et lamentable, celle d'un moniteur d'ULM envers son élève en surcharge pondérale.



Blockhaus (2006 / version courte) d'Alexandre Koutchevsky (reprise). Texte pour un blockhaus, deux comédiens, un paysage précis et un pilote.

 

Générique

Avec Gaëlle Clérivet, Flora Diguet, Charline Grand, Michel Jayat, Élios Noël, Boris Sirdey, Loïc Touzé
Mise en scène Alexandre Koutchevsky
Textes Marine Bachelot, Alexis Fichet, Alexandre Koutchevsky, Juliette Pourquery de Boisserin, Laurent Quinton, Nicolas Richard

Aérobus Sylvain Groseil
Chargée de production Gabrielle Jarrier
Gestion administrative et financière Sonia Rolland
Graphiste Ikonodula/Dominic Alain Boariu
Artiste coloriste Céline Prestavoine
Pilotes Didier Quinton, Michel Lerussé

Coproduction Lumière d’août, Théâtre Chemin de ronde
Accueil en résidence Théâtre de l’Aire Libre (Saint Jacques de la Lande)
Partenaire Aéroclub Rennes Ille-et-Vilaine (Saint Jacques de la Lande)

 

Photographies

Photographie de Ciel dans la ville (septembre 2007) sur le blog de Caroline Ablain

 

 

Autour de Ciel dans la ville

Blockhaus et la naissance du théâtre paysage

En juin 2006, avec les comédiens Charline Grand et Élios Noël, nous créons Blockhaus. Dominique Chrétien, qui co-dirige l’Aire Libre avec Jean Beaucé, me propose de participer au jour le plus court, soirée de formes brèves, et me parle d’un blockhaus de la Seconde Guerre mondiale, que je n’ai jamais remarqué, situé juste derrière le théâtre. Je suis pilote à l’aéroclub situé à une centaine de mètres du théâtre de l’Aire Libre. Ce blockhaus situé à quelques mètres de la piste me pousse soudain à lier théâtre et aéronautique.

Le texte dure une vingtaine de minutes et se joue donc sur le blockhaus. Les comédiens y sont juchés, l’arpentent, y disparaissent, le public est assis en contrebas, et dans le ciel, par la gauche, survient un petit avion piloté par mon instructeur.

Dans Blockhaus, nous avons élaboré les premiers outils de travail et les grands principes du théâtre paysage : mettre à profit tout ce qui arrive, rendre précieux l’événement infime, rendre sensible l’air, les arbres, les herbes, les bruits, faire que tout parle dans ce qui nous entoure. Le surgissement de l’avion est pour moi la conséquence logique d’une démarche qui cherche à faire jouer ensemble tout ce qui existe sur un territoire donné. Ce territoire je le conçois toujours comme un terrain dont on peut explorer le volume par le haut (le ciel) ou par le bas (la terre). J’aborde le terrain dans ses lignes verticales et horizontales. Sur ce terrain pèse le ciel. Sous ce terrain pousse la terre.
Le théâtre paysage prend à son compte ce qui se donne d’emblée dans un territoire de perceptions. C’est un théâtre d’extérieur — en plein air comme on dit — qui s’appuie sur ce qui est là.
Cette représentation de Blockhaus, le 9 juin 2006, marque pour moi la naissance du théâtre paysage et aéronautique.

Alexandre Koutchevsky

 

Acteurs-paysage

Charline Grand et Élios Noël sont les premiers acteurs du théâtre paysage. Ce sont eux qui ont fait vivre Blockhaus en juin 2006. C’est pour eux que j’ai écrit le texte et grâce à eux que j’ai pu développer les bases d’une telle démarche dont je ne soupçonnais pas, à l’époque, qu’elle déboucherait sur les principes de travail de Ciel dans la ville. Tous les deux m’ont suivi sur ce chemin inconnu, ont trouvé des réponses de corps, d’attitude, à mes désirs d’écoute du paysage.

Auprès de la piste de l'aéroport, pendant plusieurs jours, nous avons répété. À nos côtés, les spotters de Breizh Spotting Team nous ont informé sur les arrivées, les départs, les avions particuliers... merci à eux.

Au cours des répétitions du week-end du 15-16 septembre, près du blockhaus, nous avons rencontré un membre de l'Association bretonne du souvenir aérien. Il nous a raconté comment son association avait retrouvé Harti Schmiedel, le jeune pilote allemand, retrouvé au Rheu 60 ans après son crash.

 

Deux livres

Nuages de Gilles Clément
Quand l'ombre se détache du sol de Daniele Del Giudice

 

Remerciements

à Olivier Durant, à l'Aéroclub de Rennes Ille-et-Vilaine, à toute l'équipe de l'Aire Libre, à Didier Quinton (pilote du blockhaus), aux contrôleurs aériens, à Daniel Le Breton (DGAC) et Stéphane Carlo (CCI), aux pilotes d'Air France, Britair, Airlinair, Aer Lingus, Chalair, qui ont survolé nos répétitions avec régularité.

 

Combien savent que les vols Madrid-Londres passent régulièrement  au-dessus de Rennes ?

Qui se doute que les Boeing 777 d'Air France survolent quotidiennement  le jardin du Thabor pour rejoindre Fort de France?

Nombre incalculable des ignorances mutuelles entre observateurs et observés, survoleurs et survolés.

Sais-tu que ce matin un passager au décollage a vu la fumée du feu que tu faisais dans ton jardin ? Et tu n'en sauras jamais rien.