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Le projet

Qu’est-ce qu’une courte pièce politique ?

Le théâtre politique et militant, de l’agit-prop des années 20 aux happenings des années 70, a souvent adopté des formats courts, pour s’insérer facilement dans des espaces publics, s’inscrire dans des cabarets et des formes théâtrales populaires, chercher à être efficace, incisif, percutant.

Aujourd’hui, il ne s’agit pas de reproduire schématiquement des modèles dramaturgiques du passé, qui pourraient paraître mal adaptés à notre époque.

Pour autant, il serait dommage de faire le deuil de gestes d’écriture et de formes théâtrales qui cherchent à assumer des questions politiques, revendiquent leur inscription dans le monde, auscultent la « vie en commun des hommes » (Brecht) ou s’enracinent de façon documentaire dans une réalité sociale et politique, ceci sans pour autant renoncer à un ancrage en littérature, à un travail sur la langue - qui elle aussi constitue un enjeu politique.

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Photographies Caroline Ablain

 

Au final, 7 pièces courtes, très différentes dans leurs sujets, leurs partis pris politiques et théâtraux, leur style.

Depuis le lancement de la commande et à réception des premiers textes, le collectif d’auteurs s’est réuni régulièrement, occasion de redéfinir ce que chacun entend par « pièce politique », de prendre conscience des lignes de partage, de faire émerger des regards critiques permettant à chaque auteur des réécritures ou remaniements de sa pièce. Un travail critique semblable est mené avec les acteurs au début des répétitions.

Durant la création, chaque metteur en scène assume son propre geste artistique sur les pièces, secondé et assisté par le regard de l’autre. Ce processus nous a paru plus pertinent qu’une démarche de mise en scène collective des pièces. La structure globale du spectacle, l’articulation dramaturgique des sept pièces a fait par contre l’objet d’une élaboration commune.
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Extraits de presse

Jeunes artistes pour pièces politiques

(…) L’écriture des jeunes auteurs du collectif Lumière d’août reste limpide et directe. En s’imposant d’écrire des pièces « politiques », ils ont su, de plus, rester les pieds dans la glaise. L’impitoyable monde des travailleurs précaires, le drame des émigrés africains, le désespoir des intermittents du spectacle… Leur théâtre tient du réalisme social d’un certain cinéma anglais. (…) On gardera sans nul doute en tête ce savoureux dialogue homme-chien sur l’animalité des humains, le rire que suscite cette session d’embauche sur une plate-forme de télétravail, l’incontournable mort de Cristobal Kendo caché dans le train d’atterrissage d’un Boeing Ouagadougou-Paris. Il y aussi cette pièce d’une jeune auteur roumaine qui élargit l’horizon en abordant la fuite vers l’Ouest de ses jeunes compatriotes. Un propos mis en valeur par un découpage scénique très BD. Souvent les trois acteurs captent tous les regards. (…)  
Gilles Kerdreux, Ouest-France du 2-3 décembre 2006
 
 

Courtes pièces politiques à la MJC samedi

Après la scène du tout nouveau théâtre de la Paillette à Rennes, les Courtes pièces politiques de la compagnie Lumière d’août investiront celles de la MJC (…). Une soirée théâtrale composée de sept opus sur différents thèmes d’actualité, interprétés par trois acteurs, et une véritable performance pour un spectacle de 2h30.
Trois acteurs échoués sur une plage, qui s’interrogent sur la grève. Une formation de télémarketing. Le trajet aérien d’un burkinabé clandestin entre l’Afrique et Orly. Un petit déjeuner marqué par les interrogations politiques et la joie. Une conversation intime devant le mur d’une maison d’arrêt. La voix brouillée d’une radio-pirate dans la nuit. Un dialogue socratique entre un homme et un chien. Voici un aperçu du contenu des Courtes pièces politiques. (…)  
Ouest-France du 7 décembre 2006
 

Courtes pièces politiques > Propos recueillis / Alexis Fichet

« Marine Bachelot, qui prépare une thèse sur le théâtre militant, a proposé aux cinq autres auteurs du collectif d’écrire une pièce politique : on a reçu sept textes très différents, allant du très concret au très philosophique : sur la grève, la prison, la possibilité de la joie dans la société contemporaine, les petits boulots de la téléphonie, entre autres. Gianina Carbunariu nous a donné un texte sur l’immigration parlant de son pays, la Roumanie.(…) La mise en scène est de plus en plus collective et Marine et moi sommes assistants l’un de l’autre. (…) Nous voulons permettre aux spectateurs d’entendre ce qui se passe dans ces sept pièces et ce qu’elles produisent, en proposant une mise en scène qui maintienne constamment la circulation des énergies entre les trois comédiens. (…) Lumière d’août est un collectif fondé par six personnes qui écrivent mais ne sont pas forcément d’accord : si certains textes veulent attester d’une présence totale du politique dans l’existence, d’autres sont plus éthiques ou plus sociologiques. On n’est plus dans la tradition du théâtre d’agit-prop, mais nous voulons en garder une trace, une mémoire.(…) Après sa création à Rennes, nous avons l’intention de le tourner dans des lieux assez petits : pas de scénographie massive, donc, mais un soutien léger pour porter la parole et permettre une vraie proximité avec l’acteur. »
Propos recueillis par Catherine Robert, La Terrasse, décembre 2006
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Actions et ateliers autour du spectacle

Pour le projet des Courtes pièces politiques, il nous importait et nous semblait cohérent de construire des actions de sensibilisation et de médiation en direction de divers publics.
 
Gianina Càrbunariu a été invitée par Lumière d’août du 30 novembre au 7 décembre pour assister aux représentations des Courtes pièces politiques. Une lecture-rencontre autour de sa pièce Stop the tempo et de son travail d’auteur-metteur en scène à Bucarest a eu lieu le samedi 2 décembre au théâtre de La Paillette avant la soirée de représentation.

Lectures

Deux lectures de courtes pièces politiques ont eu lieu au Foyer de Jeunes Travailleurs de Bourg L'Evêque durant la création, dont l’une dans le cadre d’un café citoyen consacré au thème de l’engagement.

Ateliers du spectateur

Deux classes de 3e du collège Louis Guilloux de Monfort-sur-Meu ont participé à un atelier du spectateur autour de la création du spectacle, pour être sensibilisés aux différents temps de l’œuvre théâtrale :

1) lecture des textes avec le professeur et rencontre en classe avec les auteurs-metteurs en scène.
2) venue au théâtre La Paillette pour assister à une répétition publique, suivie d’une discussion avec l’équipe.
3) représentation au Centre Culturel de Montfort, suivi d’un échange avec l’équipe. Trois classes de 2nde du lycée René Cassin ont suivi un processus similaire (sans pouvoir assister à une répétition publique cependant).

Ateliers d’écriture et de mise en lecture

« À partir de documents, de fragments d’actualité, de bribes de journaux, de figures politiques, mettre en branle le langage et jouer à écrire de courts textes s’emparant des questions politiques qui nous traversent, nous préoccupent, nous interloquent, nous touchent. »
Telle était la proposition des ateliers d’écriture organisés en accompagnement des Courtes pièces politiques, animés par Marine Bachelot Nguyen à l’automne 2006.
Un groupe de sept collégiens de Montfort a participé à un atelier d’écriture (durée : 20h) qui s’est étendu d’octobre à décembre 2006. Huit camarades les ont rejoints pour participer aux mises en lecture de leurs textes écrits et retravaillés pendant l’atelier : cette séance de lecture a eu lieu en prélude à la représentation scolaire des Courtes pièces politiques au Centre culturel de Montfort le 14 décembre. À la MJC Pacé et au Théâtre la Paillette, des stages d’écriture plus brefs ont mobilisé des participants adultes, qui ont mis en lecture leurs textes en prélude à la représentation des Courtes pièces politiques à la MJC Pacé le 9 décembre.

 

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Proposition graphique : Ikonodula (Dominique A. Boariu)