texte de Marine Bachelot - extrait

 

On veut faire l’amour. On veut tous, une fois au moins, faire l’amour. On veut tous, l’hiver, faire l’amour. La montée de la sève. La plaie vive de l’ascèse. Le désir d’amour au printemps si différent du désir d’amour en hiver ?

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On veut faire l’amour précisément ce soir-là, parce que le corps est vermoulu, chiffonné de désir ou de désolation. S’engouffrer dans la faille, sauter à corps joints, être caresse peau lèvres sueur chair trouée, regard ou geste l’autre fera-t-il un seul pas ?
On veut faire et souvent ça foire.

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On veut faire l’amour. Les yeux fermés on veut très bien faire l’amour. C’est fou ce qu’on fait l’amour les yeux fermés. C’est fou ce que les yeux fermés on fait l’amour, quand le train roule sur des paysages d’eaux et de campagnes humides. C’est fou ce qu’on fait l’amour de façon folle sur des lits d’eau et de campagne humide, sur des lits où l’on glisse où l’on dort à plusieurs, peu importent les lits pourvu qu’on n’y dorme pas seulement.
Les désirs nés des trains sont sans correspondance. L’amour aux yeux forclos est sans correspondance avec le désir à l’œil écarquillé. Devant les corps de réalité l’éclipse du désir est drôle à mourir.

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