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Atelier d'écriture à l'école Eugène Pottier
(Jeudi 24/02)

 

Je vois, je voudrais, j'entends, je ne voudrais pas

Je vois des morceaux de bois
Je vois des tables
Je vois des enfants
Je vois des livres
Je vois de l'herbe
Je vois le ciel
Je vois la mer
Je vois des ânes
Je vois des trousses
Je vois des voitures
Je voudrais aller sur la lune
Je voudrais voir des buissons sucrés
Je voudrais voir des fleurs en hiver
Je voudrais des fleurs en chocolat
Je voudrais voir des fées qui chatouillent des clowns
Je voudrais jouer plus souvent
Je voudrais voir le ciel rose
Je voudrais être
Je voudrais du bois en nougat
Je voudrais des machines qui travaillent à notre place
Je voudrais arrêter l'école
Je voudrais entendre le vent
Je voudrais jouer dehors
Je voudrais être vendredi soir
Je voudrais manger
J'entends des avions
J'entends les oiseaux qui chantent
J'entends Aristide parler
J'entends des personnes qui marchent
J'entends un concert
J'entends tout ce qui se passe autour de moi
J'entends mes copains
J'entends des cœurs qui éclatent
J'entends des sifflements
Je ne voudrais pas dormir
Je ne voudrais pas mourir
Je ne voudrais pas être un rat
Je ne voudrais pas travailler
Je ne voudrais pas mentir
Je ne voudrais pas être à l'école aujourd'hui

 

 

Écrire une lettre, « Vous êtes en vacances en Afrique depuis un moment, vous écrivez à quelqu'un de votre entourage »

 
Chère Marine, je suis en Afrique depuis six mois déjà. Ça m'énerve c'est dégoûtant là-bas, on est obligé de manger des larves crues et en plus ça a le goût de carottes, mélangées avec de la crème fraîche et de la terre. Et en plus ils ont des espèces de piercings rigolos, c'est trop bizarre. Là-bas, c'est trop rigolo parce qu'il y a des gazelles dans les champs et d'un coup, paf, elles se font manger par les lions.

Camille

 

Chers Eden et Delphine, ça va ? Moi pas trop ! Je pense que chez vous il fait froid, moi dès la sortie de la sortie de l'avion, j'ai failli me mettre toute nue, hi hi hi. Bon, en tout cas, ça va mieux ! Car on a mis une sorte de longue sorte… Je crois que maintenant je préfère la Guadeloupe (sans doute parce ce que c'est mon pays natal), car ici on mange de la terre cuite et de l'eau. Demain j'irai à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. J'espère au moins qu'il y aura des centres commerciaux ! Ah oui, j'avais presque oublié, si vous aviez vu mon corps infesté de moustiques. Bon, au moins, y a pas école… mais j'avoue, Serge me manque un peu, comme toutes les vacances (sans doute !).
Bon, je dois aller dormir, j'espère qu'on se reverra bientôt !
Bisous, Maoré.

PS : Vous me manquez
Maoré

 

Ici, il fait très chaud, les ânes portent des remorques pour emmener la vaisselle chercher de l'eau. Il y a beaucoup de voitures, il n'y a pas beaucoup d'enfants qui vont à l'école.
Il y a beaucoup d'animaux, ils sont chassés.
Jimmy  

 

 

Cher Rommy,

En Afrique il fait 42°, il ne pleut jamais, par rapport à chez nous. J'ai vu un lion en liberté. On dort dans des cabanes. Je me suis fait plein de nouveaux amis. Il y a une petite fille qui s'appelle comme toi. On mange du riz, chez nous on mangerait des pizzas. Les gens s'habillent avec la peau des animaux et des feuilles. Mon lit me manque, mais pas la pluie.

Chère Océane, je suis arrivée en Afrique. Ici on mange presque que de la paella. Il fait très chaud (+30°). Demain, je partirai en 4x4 voir le Sahara et faire du chameau, il y a beaucoup de chats. L'hôtel est super bien avec la piscine et les chambres sont trop belles. La langue est difficile. Je reviens bientôt;
Mille bisous de moi.

Gaëlle
 

 

 

Atelier d'écriture à la médiathèque Lucien Herr
(vendredi 4 et 11 mars 2011)

 

Placer trois mots obligatoires dans le texte

Avion – Descendre - Trajectoire

Ma première impression lorsque je pris l'avion pour la première fois fut une sensation de joie mais aussi d'angoisse. La vitesse au moment du décollage ainsi que la prise d'altitude rapide, m'inquiétaient beaucoup. Je me voyais dans un tout petit espace au-dessous de nous. Cette angoisse s'estompa lorsque l'avion commença à descendre. La phase d'atterrissage constituait en fait une trajectoire, régulière plus douce que le décollage et mes inquiétudes disparurent.
 
René SEBASTI
 
 

Maux – Espoir - Ciel

Aujourd'hui, cela en est de trop,
Mais j'ai enfin réussi à mettre des mots, sur mes maux.
Je leur en ai bien parlé, mais personne ne m'a entendu,
Et cela fait bien trop longtemps que ça ne va plus.
 
Alors, ils vont enfin me comprendre,
Puisqu'ils ne veulent pas m'entendre.
Ils vont bien le voir,
Que non, je n'ai plus d'espoir.
 
Ils m'ont tous dit :
« Mais si, elle est belle la vie !
T'en vas pas maintenant,
T'as même pas encore vingt ans »
 
Mais moi je vous dis qu'elle est pas belle la vie,
Puisque quand ça en est fini, tout le monde vous oublie
A quoi bon vivre, à quoi bon se faire chier,
Puisque notre destin à tous, c'est d'être oubliés !
 
Je le sais bien, ils vont souffrir,
Mais mon seul souhait à moi c'est de partir !
J'y crois plus moi à la beauté des choses,
Ici pour moi, tout est gris et morose.
 
J'ai de la famille, j'ai des amis,
Et les études je les réussis.
Mais à quoi bon lutter,
Quand pour moi tout est terminé !
 
Il sont là, en fête, juste au-dessus,
Je les entends, et je les ai bien eus.
Ils me pensent tous couché,
Mais en réalité, je vais m'en aller.
 
La salle de bain est maintenant plongée dans le noir,
Et il est enfin là, il est enfin venu mon dernier soir.
Et là, dans le creux de ma main, je le tiens, ce bout de vaisselle,
Les amis, ça y est, il est temps de m'en aller. Maintenant, il est à moi le ciel !
 
Lauriane GUIVARC'H
 
 
 

Temps – Argent – Vie

« Le temps c'est de l'argent » dit-on, mais il faut beaucoup de temps à certains pour gagner sa vie. Aujourd'hui, cet élément d'échange pénalise bien des gens. Le salaire, trop faible, n'augmente pas, par rapport au coût de la vie.
Pendant la longue période d'hiver, qui anticipe l'automne et grignote aussi parfois sur le printemps, certains souffrent du temps gris, tenace dans nos régions, et succombent aux désirs d'aller prendre un peu de soleil dans les régions tropicales…
Les faiseurs de publicité pour les tours operators savent bien vanter les destinations où règne le soleil...
Ces zones privilégiées par l'astre de lumière sont peuplées souvent de pauvres. Le tourisme leur apporte tout au moins pour certains, un peu de bien-être dans leur vie.
Tiens nous y voilà ! La vie. Est-elle fonction du temps (météo ?) et/ou de l'argent ? Ces deux éléments ont-ils un rapport ?
Lorsque l'on offre nos vœux de nouvel an, on dit bonne année, bonne santé et… la réalisation de nos vœux les plus chers !… Au fait… c'est quoi ?
« Plus d'argent, plus de moyens pour vivre mieux ! » La vie est courte et on n'a pas le temps d'en profiter !
Pour un malade la vie est un principe majeur, tout le reste lui importe peu.
 
Léo POLIGNE
 
 

Fenêtre – Énergie - Partage

De cette fenêtre, je puise mon énergie, cette belle énergie que je partage avec vous chaque jour. Cette fenêtre est un œil sur le ciel.
Une respiration vers un ailleurs – un souffle, ma vie – J'ai toujours besoin d'une fenêtre à côté de moi pour sentir que je peux m'échapper éventuellement. En tous cas, je les ouvre systématiquement afin de sentir passer l'air frais s'y engouffrer, s'envoler… Fuir ?
Regarder ailleurs aussi, la lumière filtrer entre les immeubles et les toitures, ça a toujours été, depuis l'école, la petite école, depuis les vastes baies de l'appartement d'enfance avec immense terrasse sur laquelle je passais des heures à « m'évader »… rêver.
La fenêtre m'évoque le tableau de Salvador Dali avec la femme de dos accoudée à la fenêtre.
Une fenêtre donnant sur un port, une fenêtre sur l'Orient peut-être ?
L'énergie est partout, les autres m'en donnent et j'en regorge au fond de moi.
Elle déborde même d'une cocotte minute, comme d'un volcan en ébullition tellement il y en a ! Partager, c'est une philosophie pour moi, une voie, une ligne de conduite. J'aime les gens, définitivement.
J'aime partager ce moment d'écriture, cette intimité littéraire qui nous réunit aujourd'hui.
 
Marine SOYER
 
 

Écriture automatique

Aujourd'hui, comme ce n'est pas souvent le cas, il fait beau. Mais la fatigue se fait sentir. Il fait bien trop chaud pour réfléchir et pour que nous puissions écrire quelque chose de cohérent. Écrire ? Pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi s'efforcer à laisser des traces là où nous ne faisons que passer ?
Bien trop d'images me viennent aujourd'hui en tête. Et comme toujours, cette sensation de ne pas avoir le temps, le temps pourquoi ?
Prendre son temps, passer son temps, perdre son temps. Voilà les choses mêmes dont je n'ai pas le temps. S'accorder du temps ? Perte de temps !
Triste réalité de ce monde qui va trop vite autour de moi et ou je n'ai pas le temps de fixer mon regard. Fixer mon regard ? À quoi bon, tout change, tout, tout le temps !
Le temps, le vent, la vie, tout passe rien ne dure, et puis là, comme ça, tout s'efface sans que l'on ai eu le temps de s'en apercevoir. Tout s'efface, alors, c'est peut être pour ça qu'il nous faut écrire, pour se souvenir de ce temps, passé bien trop vite. Pour ne pas oublier qu'un jour cela a existé, qu'un jour, nous avons existé.
 
Lauriane GUIVARC'H
 
 
 

Poursuivre le texte, avec les premiers mots donnés par Aristide

Il pleut dans le cœur lorsque l'on n'est pas en harmonie... Il y a eu un manque, une erreur, un souci qui a fait grincer la machine
Il pleut dans mon jardin, et les plantations et les semis se réjouissent de ce bain de jouvence … ils en ont besoin pour vivre et grandir
Il pleut de la haine chez les dictateurs, destructeurs de leur propre peuple : vieillards, jeunes et enfants. L'argent et les armes peuvent être producteurs de mort
Il pleut même en été et cela fit du bien pour nous rafraîchir le corps… Tiens ! Tout est positif si l'on sait l'utiliser à bon escient
Merci la pluie !
 
Léo POLIGNE
 
 
 
 
La peur dans les yeux, le froid dans le ventre, le soleil.
La haine d'être enfermée, le soleil qui pointe par la fenêtre.
Le foulard autour du cou, les cheveux dans le vent.
J'attendais d'être appelée par mon ami pour partir en randonnée ?
J'attendais en silence, et le silence était pesant.
Avait-il renoncé ? M'avait-il abandonnée ?
Je crois à l'amitié, c'est un sentiment solide et durable.
Faire des choses ensemble, sans peur, sans froid, et toujours du soleil, c'est merveilleux !
J'avais envie de revivre ces instants que j'avais déjà vécus lors d'une autre randonnée.
J'avais envie de partir.
Entourée d'un foulard, plein de gaité, fort et joyeux.
 
Gaëlle NAYS
 
 
 
 
Je vois, je voudrais…
 
Je vois un groupe de femmes qui apportent le sourire dans cette pièce
Je voudrais tous les jours rencontrer des personnes qui puissent communiquer une part de leur bonheur
 
Je vois des couleurs, sur la nappe de la table sur laquelle j'écris. Ces couleurs vitaminées donnent du peps et apportent une note conviviale à notre assemblée
Je voudrais tant que les gens se parlent cordialement chaque jour comme nous pouvons le faire en ce moment. Malheureusement, les journaux d'information nous montrent quotidiennement des faits de haine et de guerre
 
Je vois les couleurs de l'arc-en-ciel dans le lointain semblables aux prismes qui décomposent la lumière
Je voudrais passer mon temps à rêvasser et à contempler le paysage. A m'intérioriser aussi
 
Je vois des visages rayonnants qui apportent du soleil dans cette pièce, quand bien même il pleuvrait ici, aujourd'hui il fait bon vivre
Je voudrais des rires et des sourires à n'en plus finir. Que les gens soient heureux quand bien même il fait gris, que tout le monde sache reconnaître en tout, le bon côté des choses
 
Je vois à travers les murs, les parois, les habits mais peut-être n'est-ce seulement qu'une projection ? Est ce que je vois, ce que je voudrais ?
Je voudrais sentir l'air sur ma peau
 
Je vois des fleurs sur la table, les pots, les tableaux aux murs de ma chambre. Est-ce-que ne serais pas plus heureuse que d'habitude ?
Je voudrais les voir tous les jours
 

Léo, Marie, René, Lauriane, Marine et Gaëlle

 

Écriture face à quelqu'un d'inconnu

Quel est cet homme, qui est-il, que fait-il ? Comme moi, comme nous, comme vous, comme tout le monde, il vit. De quoi vit-il ? De la lecture qui le passionne. Depuis toujours il aime lire, par-dessus tout. Ancien libraire, il a toujours aimé les mots. Aujourd'hui vagabond, il va, vient, de ville en ville, de pays en pays, de bibliothèque en bibliothèque, à la recherche des plus beaux écrits. Des écrits, il en a lus dans sa vie. Dans ses sacs qui le suivent partout où il va, rien de plus que des couvertures et des bouquins. Cela lui suffit à vivre. Que l'on arrête de penser qu'il survit dans la rue, il vit, comme moi, comme nous, comme vous, comme tout le monde. Sa force, ce sont ses textes, qu'il écrit chaque jour, en sortant des bibliothèques. En ses 51 ans de vie, il en a accumulés des cahiers remplis de mots, de souvenirs, de traces de vie. Parfois j'en viens à envier cette liberté qu'il a, liberté de vivre comme il l'entend, au milieu de ses livres. Il s'en moque du temps qu'il fait, du monde qui va mal, de ces guerres, de ces atrocités qui remplissent notre tête au quotidien, il s'en moque car quoi qu'il arrive, les livres sont là pour lui. Imperturbables ils le sont, et lui aussi.
Lui raconter que le monde va mal, qu'il tourne à l'envers, que les gens marchent sur la tête ? A quoi bon ? Les livres le lui racontent avec merveille.
Sa vie, qu'on se le dise, il l'a choisit comme telle, rien ne l'arrête, il est poète, il est poète et vagabond. On le regarde, on le dénigre, lui qui, non, n'a pas de maison. Mais je vous le dis moi, c'est son choix, c'est sa vie, c'est sa plus grande qualité de n'avoir nulle part où aller, nulle part où habiter. C'est son choix et croyez-moi, tout quitter c'est le meilleur choix qu'il ait jamais fait, et il le sait.
Parfois j'aimerais lui dire que moi aussi je veux partir, que je voudrais que les mots puissent aussi me guérir, que pour moi y a pas de présent mais seulement de l'avenir. Qu'ici je me sens mal et puis pourquoi pas mourir ? Que tout le monde va mal, mais que dans le fond, je veux m'en sortir. Mais je n'ose pas, parce que je le sais, je dois encore grandir. Grandir, mûrir, avant de pouvoir tout lui dire, sans mentir, que tout puisse sortir. Et alors, enfin, je pourrai partir. Où ? Je ne sais pas. Mais quoi qu'il en soit, lui sera toujours là, je le sais. Je sais où le trouver, donnez-moi l'adresse de la bibliothèque la plus proche, j'y filerai, il m'attendra, il sera là. Et sans rien dire, il nous suffira d'un sourire pour qu'ensemble nous puissions tout reconstruire, et bâtir notre empire. L'empire où lire sera notre passion, et écrire notre mission.
 
Le voilà qui part et je n'ai pas eu le temps de lui dire au revoir. Ce n'est pas grave puisque tout ce que je viens de vous dire, sans même le lire, il doit le savoir. Ne le sous estimez pas, ce gars-là, il vous en apprendra ! Croyez-moi, il vous impressionnera. Il ne paye pas de mine et pourtant… si vous saviez ce qu'il a à vous raconter ! Vous ne baisseriez pas les yeux par pitié dans la rue en le croisant assis par terre; vous baisseriez les yeux par admiration.
Mais les gens ne savent pas ces choses. Ils ne savent pas, quel est cet homme, qui il est et ce qu'il fait. Ils ne le savent pas, parce qu'il ne veulent pas le voir.
 
Lauriane GUIVARC'H