signeakCréation mars 2017 (Burkina Faso) et avril 2017 (France)
 
 
 Mgoulsda Yaam depuis Ouaga Mythos 2017 Loewen photographie LOW
Photo : Loewen

 

 

Un Burkinabè : Aristide, une Française : Charline. Chacun fait le voyage vers l'autre. Ce voyage, dans ses dimensions géographiques et politiques, traduit à lui seul l'histoire noueuse qui relie depuis des siècles ces deux continents.

Ça n'est pas le même voyage si tu voles vers le nord ou vers le sud.

Chacun porte en soi l'histoire de son pays, traîne derrière lui l'ombre de son continent.

Elle se sent à la fois responsable de cette histoire et pleine d'espoir, lui aussi, mais est-ce pour les mêmes raisons ?

Il parle français et mooré. Elle parle français, et mooré... faut voir.

Comment se parler et vivre ensemble avec cette Histoire qui nous suit partout jusqu'au milieu du ciel ?

 

Générique

Dramaturgie, recherches : Charline Grand
Traducteur en mooré : Sidiki Yougbaré
Costumes : Martine Somé, en collaboration avec Laure Fonvieille et Charline Grand
Collaboration dramaturgique : Coraline Epaud

Assistant mise en scène au Burkina Faso : Vincent Kaboré
Doublure d'Aristide Tarnagda au Burkina Faso : Ali Doueslik
Régie au Burkina Faso : Mohamed Kaboré
Régie en France : Arnaud Godest

Chargée de production : Gabrielle Jarrier
Diffusion : Florence Bourgeon
Administration : Charlotte Hubert-Vaillant

Montage vidéo : Paul Poncet

Production : Lumière d'août
Coproduction :
Le Canal / théâtre du pays de Redon, scène conventionnée pour le théâtre (Redon), Théâtre de l'Aire Libre (Saint-Jacques de la Lande) - festival Mythos (Rennes)

Soutiens logistiques :
les Récréâtrales / Ouagadougou, Burkina-Faso
Théâtre acclamations (Aristide Tarnagda), Ouagadougou, Burkina-Faso

 
Ce spectacle bénéficie du soutien de la Charte d’aide à la diffusion signée par l'Onda, Arcadi Ile-de-France, l'OARA Nouvelle-Aquitaine, l'ODIA Normandie, Réseau en scène Languedoc-Roussillon et Spectacle vivant en Bretagne. À ce titre, il reçoit le soutien financier de l’Onda et de Spectacle vivant en Bretagne.

 

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Tout public à partir de 12 ans
Durée 1h25
Jauge : 95 personnes

 

Presse

« Le Canal se délocalise à l'école Marie-Curie » — Ouest-France — 4 avril 2014

« Une rencontre entre deux cultures » — Ouest-France, 7 avril 2017

« Le festival a fait le plein à l'Aire Libre » — Ouest-France, avril 2017

« Festival Mythos, Rennes : l'état du monde » — Inferno, 11 avril 2017

« Mgoulsda yaam depuis Ouaga » — L'observateur paalga, Saïdou Alceny Barry — n°9351 du 27 avril 2017

« L'Africain ne voyage pas, il fuit » — Le Télégramme, Christel Bouton — 2 juin 2018

 

Vidéos de Paul Poncet

videoMYDO pourquoi 


videoMYDO revolution

 

 

 

Calendrier

signeakREPRÉSENTATIONS

— Création les 29 et 30 mars 2017 à 20h, école Dagnoën à Ouagadougou (BF)
le 4 avril 2017 à 19h avec Le Canal à Redon (35, FR)
les 7 et 8 avril 2017 à 19h dans le cadre du festival Mythos à Saint-Jacques de la Lande (35, FR)

— Représentations du 28 au 30 mai 2018 à 19h à Lorient (56, FR), école de Bois du Château, avec le théâtre de Lorient

— Représentations les 31 mai et 1er juin 2018 à 19h30 à Brest (29, FR), école Pen Ar Streat avec la Maison du théâtre et Le Quartz

signeakRÉSIDENCES ET RÉPÉTITIONS

— Résidence d'Aristide Tarnagda à Saint-Jacques de la Lande — 9 au 19 janvier 2016
Lecture par Marina Keltchewsky des premières pages écrites pendant cette résidence le 18 janvier à 19h à l'Aire Libre.

— Résidence d'écriture d'Alexandre Koutchevsky et Aristide Tarnagda, avec Charline Grand en fin de résidence, Rennes métropole — juin-juillet 2016, lecture publique jeudi 7 juillet 2016

— Charline Grand à Ouagadougou pour immersion et apprentissage du mooré — août 2016

— Recherche de lieu et premiers temps de répétition, Aristide Tarnagda, Alexandre Koutchevsky et Charline Grand à Ouagadougou — novembre 2016

— Répétitions à Rennes/Redon — 13 au 20 février 2017

— Répétitions à Ouagadougou — 13 au 28 mars 2017

 

Extrait du texte

Mais des fois j’ai envie de dire : bien fait pour nos gueules !
Qu’avons-nous à vouloir coûte que coûte vivre à la remorque des rêves des autres ?
Qu’est-ce que ça signifie émergence ? Développement et consorts ?
Qu’avons-nous à vouloir être noté par les autres ?
Pourquoi toutes ces frontières tracées à Berlin ne sont pas remises en cause ?
Qu’avons-nous à ne pas être nous-mêmes ?
Qu’avons-nous à vouloir habiter la langue des autres quand bien même nous n’avons aucune foi en leur langue ?
Comme tu le sais Charline, « dormir sur la natte des autres, c’est dormir à même le sol » et c’est bien fait pour nos gueules moi je dis. Aucun peuple ne peut grandir en naviguant à vue. Impossible. Nous sommes largués sur cette terre afin de tracer des chemins vers les étoiles. Et le chemin des étoiles passe par le rêve. Et le rêve lui-même est enfanté par la langue. Nos langues. Oui la langue est le chemin qui nous mène à notre étoile. Parce que nous savions par la mémoire de nos langues que nous ne mourrions pas de faim comme la langue du monde veut nous le faire croire. Parce que nos langues à nous n’avaient pas enfanté Diplômes-Chômage-Croissance-Patron-Heure-Industrie-Usine-Port-Télé-Communication-Développement-Émergence-Sauvage-. Non. Avant le viol de nos langues par la langue du monde nous mangions le ciel. Le ciel était juste au dessus de nos têtes. Nous levions juste la main puis nous coupions des morceaux du ciel et les mangions. Et pendant la digestion du ciel dans nos ventres, les étoiles venaient nous apprendre à nommer les choses.

 

 
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Photo : Virginie Cartier
 
 
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Cour de l'école Dagnoën, espace de jeu
. Photo : Alexandre Koutchevsky
 

 

La poursuite d'une étroite collaboration

Depuis 2007 et sa venue en résidence à Rennes, Aristide Tarnagda, auteur, metteur en scène et comédien burkinabè, entretient une collaboration fertile avec Lumière d'août, compagnie théâtrale/collectif d'auteurs.

L'aventure des Ciel dans la ville en France, au Mali, Burkina-Faso et Congo, a marqué des étapes fortes de cette relation. Spectacle déambulatoire joué autour et dans les zones aéroportuaires, Ciel dans la ville a été créé trois fois en France (2007, 2008, 2011) ainsi qu'à Bamako et Ouagadougou (janvier 2010) et à Brazzaville (décembre 2012). Porté par Alexandre Koutchevsky, auteur, metteur en scène et pilote, ce projet au long cours développe le « théâtre-paysage » qui s'appuie sur la puissance singulière des représentations à ciel ouvert.

Aristide Tarnagda a tenu une place centrale dans Ciel dans la ville puisque c'est lui qui a invité le projet – ayant assisté à sa création à Rennes en 2007 – à venir se développer en Afrique. En outre, Aristide a également tenu la place d'auteur et de comédien dans plusieurs éditions de Ciel dans la ville.

Quant à la comédienne Charline Grand, elle a participé à tous les projets nommés ci-dessus. Elle a par ailleurs, depuis 2003, mené son propre chemin sur le continent africain avec Alfred Dogbé, homme de théâtre nigérien dont elle a monté plusieurs textes en France, au Niger et au Burkina. C'est pourquoi Charline Grand est non seulement comédienne mais également dramaturge et accompagnatrice de chaque étape de réflexion, repérages, écriture, de Mgoulsda yamb depuis Ouaga. Sa démarche d'apprentissage du mooré au cours de l'année 2016 ne fait que renforcer cette place particulière au sein de Mgoulsda yamb depuis Ouaga.

Ce projet Burkina/France s'appuie donc véritablement sur le trio Aristide Tarnagda, Alexandre Koutchevsky, Charline Grand, et s'inscrit dans le droit fil d'une aventure commune entamée en 2007.

 

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Charline Grand et Aristide Tarnagda. Photo : Caroline Ablain.

 

Mgoulsda yamb depuis Ouaga, un projet imbriqué dans l'Histoire

« Depuis longtemps me trottait dans la tête l'envie de demander à Aristide Tarnagda d'écrire sa vision, son analyse personnelle sur la situation de son pays, le Burkina-Faso. Plus largement, j'avais envie qu'il mette par écrit sa réflexion sur la situation de plusieurs pays africains subsahariens, anciennes colonies françaises.
Dans nos multiples discussions, depuis huit années que nous travaillons ensemble, j'ai souvent entendu chez lui un discours que je n'entendais pas ailleurs, ou de manière moins affirmée ou plus diffuse. En tout cas un discours que je n'entendais pas, ou très peu, en France. Depuis des siècles, l'esclavage, la colonisation, le néo-colonialisme, les régimes autoritaires, la corruption, ont asséché une chose essentielle chez beaucoup de peuples africains : la capacité à espérer prendre en main son destin et à désirer un autre modèle de vie et de développement que celui proposé par l'Occident.

Très vite nous est venue l'idée que cette pièce devait être un dialogue entre nous deux, entre nos deux écritures. Il nous a semblé que nous nous connaissions suffisamment bien pour pouvoir écrire à deux, poser les questions brûlantes à deux, notamment en puisant dans notre histoire commune des créations Ciel dans la ville. Comment la « grande Histoire » influence-t-elle nos vies, notre travail, nos collaborations ? Et en retour comment essayons-nous de tracer notre chemin artistique et humain dans les pièges et méandres de cette Histoire?

Nous voulons chercher dans ce rapport dialogué d'amitié artistique un angle d'éclairage des questions politiques et historiques qui associent la France et le Burkina, et, plus largement, l'Occident et l'Afrique. Comment trouver la juste relation humaine et artistique sous le poids de l'Histoire ?

La « révolution » au Burkina du 30 octobre 2014, que nous avons vécue ensemble sur place, constitue un des points de cristallisation de ces questionnements : l'espoir soulevé, la grande maîtrise des civils, la tenue et la lutte exemplaires du peuple burkinabè, constituent des leçons de liberté pour beaucoup d'entre nous. Mais est-ce une « révolution » qui mène à de profonds changements de société, à une réinvention de destin, ou bien simplement une insurrection populaire inévitablement recadrée par la dynamique d'occidentalisation ? »

A.K.

 

Langues « officielle » et « officieuses » - un exercice de retournement

Suite à la résidence d'Alexandre Koutchevsky et Charline Grand à Ouagadougou en février 2016, nous avons décidé de pousser plus avant l'idée de réciprocité entre les deux peuples, pays, cultures, qui a toujours sous-tendu les spectacles réalisés par Lumière d'août avec les artistes du continent africain.

Le français est dit « langue officielle » au Burkina (comme beaucoup d'autres pays africains), mais est-ce à dire alors que les langues parlées depuis des siècles par les habitants sont « officieuses » ?

Partant de ce paradoxe sémantique nous avons décidé que des passages de la pièce sont dits en mooré, tant par Aristide Tarnagda, qui parle cette langue depuis l'enfance, que par Charline Grand, qui l’a apprise durant l'année 2016 (au cours de plusieurs voyages à Ouagadougou en août et en novembre, de plus de deux mois au total).

Ces passages sont traduits en direct : Qui traduit qui, en quelle langue, et quoi ? C'est une question joueuse pour le théâtre mais également pleine d'enjeux.

De manière plus large : qui dit quoi ? D'où ça parle quand la Française Charline prononce les paroles écrites par le Français Alexandre ? Ou celles écrites par le Burkinabè Aristide ? Et inversement, quand Aristide prononce celles écrites par Alexandre ?

C'est à un véritable exercice de croisements, d'entrelacements des paroles que nous convie Mgoulsda yamb depuis Ouaga.

Brouillages des paroles et de leurs sources, détachement entre la parole et le corps qui la prononce : dans quelle mesure est-il possible de faire entendre ce qui est dit par-delà qui le dit ?

Ce jeu est loin d'être sans enjeux tant on sait que chaque langue véhicule une vision du monde qui lui est propre.

Cet engagement dans la langue de l'autre, la confrontation à ce véhicule chargé d'Histoire, constitue le pilier principal de ce spectacle fondé sur cette idée de retournement.

 

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 Répétitions - Ouagadougou - novembre 2016

 

Hospitalité réciproque

Dans la cour de l'école Dagnoën, à Ouaga, les écoliers, instituteurs, vendeuses, joueurs de foot, de pétanque, nous ont accueillis chez eux, nous les avons accueillis dans le spectacle.

Dans les cours d'école françaises, il est tout aussi important que les usagers du lieu soient le mieux possible intégrés au spectacle. Cela nécessite une présence de l'équipe artistique au moins deux jours avant les représentations. Non seulement pour des raisons d'adaptation de la mise en scène, mais aussi pour prendre le temps de rencontrer les élèves, enseignants, personnels, parents, de l'école. Il nous paraît capital que le public du spectacle soit en partie constitué des adultes en relation avec les écoles où nous jouons.

Le spectacle n'est pas destiné aux enfants mais nous les accueillons bien sûr lors des répétitions dans leur cour tout au long de notre présence.

 

À propos des costumes

Les interprètes portent des costumes fabriqués en « fasodanfani ». Cette étoffe est une composante importante de l’identité du Burkina Faso.

Thomas Sankara, chef de l’état de 1983 à 1987, afin de soutenir la production et la consommation burkinabè, ainsi que l’émancipation des femmes et la création d’emplois, travailla au développement de coopératives de femmes tisseuses, et imposa par décret aux fonctionnaires le port de ce tissu traditionnel.

Cette politique signe la naissance du Faso Dan Fani, littéralement le « pagne tissé de la patrie », du dioula fani : le pagne, dan : tisser et faso : la patrie, le territoire (qu'on retrouve dans Burkina Faso, « le pays des hommes intègres », nom que Thomas Sankara avait choisi pour rebaptiser la Haute-Volta, ex-colonie française).


Quelques lectures…

— ZONGO, Bernard, Parlons mooré, langue et culture des mossis, éditions L’Harmattan, 2004

— BANCEL Nicolas, BLANCHARD Pascal, LEMAIRE Sandrine, La fracture coloniale, la société française au prisme de l'héritage colonial, éditions La Découverte, 2006

— COQUERY-VIDROVITCH Catherine dir., L’Afrique occidentale au temps des français, éditions La Découverte, 2010

— CHAMOISEAU Patrick, Écrire en pays dominé, éditions Gallimard, 1997

— COQUERY-VIDROVITCH Catherine, Petite histoire de l’Afrique, éditions La Découverte, 2011

— BOUBEKER Ahmed, VERGÈS Françoise, BERNAULT Florence, BANCEL Nicolas, MBEMBE Achille, BLANCHARD Pascal, Ruptures postcoloniales, Les nouveaux visages de la société française, éditions La Découverte, 2010

— SARR Felwine, Afrotopia, éditions Philippe Rey, 2016

— RUSCIO Alain, Le crédo de l'homme blanc, éditions Complexe Eds, 2002

 

Remerciements

Philippe Blanchet, Clément Coulibaly, Agnès Gervaisot et Jean-Yves Forêt, Sylvain Groseil, Régis Kambiray, Eléonore Kocty, Mamadou Koné, Julie Mathieux, Jérémy Perraux, Lauriane Petel, Paul Poncet, Siaka Sanou, Abbas Tapsoba, Aicha Tarnagda et toute la famille, Boukary Tarnagda, Harouna Tiendrebeogo, la famille Zonfo, Bernard Zongo, la famille Zongo, Pascaline Zombré, Gilbert Zombré, Simplice Zombré, Joël Zombré et toute la famille
l’ACRIV de Rennes et ses voltigeurs pour ne pas voltiger les 7 et 8 avril, Attac, compagnie FV, les directeurs et directrices, enseignants et enseignantes et enfants des écoles Dagnoen de Ouagadougou, Marie Curie de Redon et Eugène Pottier de Saint Jacques de la Lande, le kiosque de Moussa, La Luzège en Corrèze, le maquis de Baba, le maquis Vivien, Survie 35, les vendeuses de l’école Dagnoen

 

Contacts

FLORENCE BOURGEON, chargée de diffusion
florencebourgeon[a]lumieredaout.net  / 06 09 56 44 24

ALEXANDRE KOUTCHEVSKY, auteur, metteur en scène
alexandrekoutchevsky[a]lumieredaout.net  / 06 31 09 30 34




Mgoulsda yamb depuis Ouaga = Je vous écris depuis Ouaga (langues mooré et française)