Pièce textuelle et sonore


signenrTexte Nicolas Richard
signeafMise en scène Alexis Fichet

photo : Jérôme Pique 

Présentation

Façades est un texte produit par des matériaux propres à la poésie sonore et à la performance (inserts documentaires, listes, langue du ressassement) et qui, au dernier moment, se tourne vers le théâtre pour apparaître. Des figures se créent (des personnages, presque), qui demandent à être interprétées, mises en jeu.
Autour d'un accident, qui est l'occasion pour un homme et une femme de se rencontrer, il y a les immeubles, les façades.

Tout autour de cet accident, les pigeons.
Tout autour de cet accident, les collègues de bureau, leurs récits intimes, épiques.
Tout autour de cet accident, de quoi transformer l'accident, et les regards depuis les immeubles, en mythe contemporain. Le texte est porté par deux interprètes, dans un rapport au spectateur le plus simple possible, tandis qu'un travail sonore et musical, seul, crée le paysage.

(lien vers un extrait du texte FAÇADES)

 

Nicolas Richard : A l’opposé des expressions du lyrisme traditionnel, le texte intitulé Façades propose le séquençage d’un espace urbain décrit avec le sérieux d’un document d’urbanisation. Une écriture anti-touristique et répétitive à la fois close sur elle-même et ouverte sur des déplacements et accidents géographiques contrôlés. Une masse textuelle qui progresse davantage par accumulation et saturation que par copié-collé. Des amas de mots sans cesse répétés pour une fiction sans cesse reculée.

Générique

Production Lumière d’août
Coproduction Studio-théâtre de Vitry (dir. Frédéric Fisbach) (Création au Studio-théâtre, novembre 2005)
Texte Nicolas Richard
Mise en scène Alexis Fichet
Interprétation Jonathan Drillet, Bérengère Lebâcle
Création sonore et interprétation Frédéric Marolleau
Régie générale et lumière Luis Mikaël Sorveyron
Dramaturgie Alexandre Koutchevsky

Le texte Façades a été publié en 2008 La Maison édition, accompagné d'un CD.

 

Calendrier

2008 — octobre — Espace Khiasma, Les Lilas – Biennale Art Grandeur Nature
2007 — août — festival de Poche, Hédé
2007 — juillet — Jardin de la rue Mons – Festival d’Avignon "in"
2007 — mai — Espace Eugène Baudouin, Anthony
2006 — novembre — La Générale – « Sixty », Moving Theater, Paris
2006 — 10 au 14 mai — Studio Tuchenn, Rennes
2006 — 25 (2 fois) au 26 mai — Théâtre Dijon-Bourgogne, CDN – Festival Frictions (audio)
2006 — mars — Médiathèque de Ploufragan — La Nuit des auteurs
2005 — décembre — Boucherie Beucher, Chateaugiron — Sortie d’août
2005 — 26 au 30 novembre — Studio-Théâtre de Vitry, Vitry-sur-Seine
2005 — mars — La Péniche spectacle, Rennes — Sortie d’août

 

  photo : Jérôme Pique 

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Lors de la création de Façades, au Studio-théâtre de Vitry, deux classes de lycée ont accompagné le travail : une depuis Asnière, l’autre depuis Chenevière sur Marne. C’est cette deuxième qui a le plus activement participé : lecture de la pièce, venue du dramaturge dans la classe, répétition ouverte puis, après la représentation, retour d’une partie de l’équipe dans la classe. Nous livrons ici trois extraits issus de trois dossiers différents des élèves :

1. Lorsque Carole (le professeur, ndlr) nous a donné le texte de Nicolas Richard, je ne l’ai pas tout de suite ouvert. C’est un soir que j’ai commencé à lire le début après avoir entendu des personnes de ma classe en parler. Quand j’ai lu la première page j’ai tourné les autres en pensant que ça ne pouvait pas être le début. Et en m’appercevant que toutes les autres pages étaient comme ça je me suis vraiment demandé s’il n’y avait pas eu une erreur en nous passant le manuscrit. Ce n’est pas que l’histoire ne soit pas intéressante (une fois qu’on la comprend) mais c’est plutôt la façon dont c’est écrit. C’est difficile à expliquer !

En tout cas je n’ai pas continué à lire, je ne comprenais pas du tout l’histoire. Je savais en gros de quoi ça parlait mais le fait que ça soit si différent des autres pièces de théâtre, c’était dérangeant. J’ai donc attendu la rencontre avec Alexandre pour le lire afin d’avoir des explications.

 

2. Au début j’ai pensé :  « Mais c’est quoi cette pièce de malade?! »

Je n’avais jamais lu une pièce aussi hybride et décousue. Rien n’était en rapport, et pourtant si. Je crois que le déclic s’est fait pendant la représentation. Déjà j’étais charmée par l’ambiance intimiste que dégageait la première scène. Et ensuite, comme à la lecture, on se laisse entraîner par les paroles, et bercer par le son et la lumière. On est dans un autre monde, avec une autre atmosphère. On ne comprend rien à ce que les acteurs disent, mais tant pis. Ça n’a pas d’importance, le principal c’est de se laisser entraîner dans le tourbillon et l’énergie qu’ils dégagent. Ils mènent une cadence d’enfer, ils passent par tous les états et nous entraînent avec. Jusqu’au dernier moment le tourbillon est violent et dynamique, et même quand c’est violent ils ne s’essoufflent pas. Quand je suis entraînée dans une tornade juste par la présence des comédiens et du texte, alors pour moi c’est que c’était une pièce tout simplement géniale.

 

3. Malgré la lecture impossible, j’ai commencé à apprécier Façades avec la venue du dramaturge. Cela a augmenté avec la répétition en public. Mais j’ai adoré voir cette pièce, au départ une poésie sonore, qui se joue. J’ai surtout aimé le moment où le comédien grimpe sur le mur pour revenir sur le sol à la manière de Spiderman. Bref, une lecture chaotique qui se termine positivement.

 

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Presse

« Le texte, deuxième de l’auteur à avoir essayé le plateau, retravaillé pour l’occasion, offre une matière riche pour la scène, dont profite Alexis Fichet pour composer ce spectacle ludique, voisin de la performance, où les comédiens Jonathan Drillet et Bérengère Lebâcle, se renvoyant la parole avec un naturel jubilatoire et avec la complicité amusée du son de Frédéric Marolleau, laissent entendre la musique acide de la vie dans les grandes ville. (…) Décomposant la réalité, comme dans un procédé pictural, la parole de Nicolas Richard ne cherche pas à la montrer telle qu’elle est, mais telle qu’elle est perçue et qu’elle nous arrive, médiatisée et fragmentée à la seconde par le regard, par la pensée, par la parole, par la sensation, et par une culture remâchée par la télévision et le cinéma. (…)Mettant en énonciation autant qu’en scène ce texte complexe, Alexis Fichet est attentif aux défis formels de l’écriture. Avec peu d’éléments sur l’espace de jeu (lueurs d’un tube cathodique, un ordinateur, un bouquet de fleurs, des bougies, une baffle), il laisse Jonathan Drilet et Bérengère Lebâcle jouer leur partition, multipliant les adresses, changeant ou cherchant le rythme, sautant de l’incarnation à la distance, tandis que Frédéric Marolleau s’amuse à déranger la locution, opérant le son à vue du public. (…) »


Guillermo Pisani, Theatre on line, décembre 2005

 

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« Entre les collègues de bureau, les pigeons et les accidents de la vie, le premier plaisir vient de la grande musicalité du superbe texte de Nicolas Richard. Une musicalité renforcée par le tempo du travail sur le son et ses touches de création sonore. Dans un premier temps, les comédiens Bérengère Lebâcle et Jonathan Drillet semblent cantonnés dans un rôle de machines à dire puis, progressivement, l’humanité reprend le dessus. Les deux personnages se densifient pour, finalement, rayonner de naturel, de vie et d’émotion. La démarche est profondément intellectuelle et, en même temps, on rit, on est touché, on est conquis. »


Gilles Kerdreux, Ouest-France, mai 2006

 

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« On est loin de l’esthétique figée et imposée que l’on associe parfois à ce terme de contemporain, mais on retrouve tous les risques et enjeux d’une création mise toute entière sous le signe du présent. Ainsi, en plus de la mise en scène réalisée par Alexis Fichet de Façades de Nicolas Richard, ce dernier en proposera une lecture, le même jour, symbolisant par là même ce refus de s’enfermer dans une seule forme et la volonté de placer tous les composants du théâtre sous le signe du « défi »  que chacun semble comme adresser à son autre. »


Camille Louis, Frictions, Journal du festival, mai 2006